Discussion dans de superbes ruines

Le jeune lycéen grimpa deux à deux les quelques marches encore existante de la tour ouest du lycée.
Il arriva en haut de la tour, et passa une main dans ses cheveux roux, qui contrastaient avec les pierres grises usées par le temps du bâtiment. Il regarda autour de lui, il n'y avait personne en vue, il était tout en haut de la tour en ruine du lycée, dont personne ne s'approchait car c'était un lieux dangereux, un seul moment d'inattention et on pouvait se retrouver au fond d'un trou, la colonne vertébrale brisée.
Cet édifice était une tour, qui s'était un jour effondrée. Depuis, l'endroit était désert, ce n'était plus qu'une ruine délabré avec encore quelques marches à peu près intacte qui rappelait que c'était autrefois la tour ouest du lycée.

Il déboutonna sa chemise, il avait horreur de devoir porter la chemise de son uniforme boutonner de haut en bas, il trouvait cela plus classe quand la chemise était ouverte. Question de goût. Il s'assit alors tranquillement, s'adossa à ce qui était sûrement un mur à l'époque, et qui constituait maintenant le bas d'un ancien mur, et sortit une cigarette.
Le grand avantage de cette tour, c'était qu'il pouvait fumer ici en toute tranquillité sans avoir peur qu'un prof viennent gâcher son plaisir. Personne ne venait ici, ou très rarement. Il était tranquille, à l'abri de tout, observant le ciel qui était aujourd'hui...moche. Gris, avec des gros nuages plus ou moins foncé...il allait bientôt pleuvoir. Finalement il ne passerait peut-être pas son heure d'étude à fumer ici. Il soupira, la pluie allait lui gâcher son petit plaisir de la journée.
Il regarda alors son sac, qu'il avait posé nonchalamment à côté de lui. D'une main, il le saisit, l'ouvrit et regarda dans son trieur. Il en sortit une feuille, un DS raté qu'un prof lui avait gentiment rendu aujourd'hui. Il chiffonna la feuille, et la jeta du haut de la tour.
"Voilà cke j'en fais de ton DS et de cette foutu note!"

"C'est pas bien malin. Si quelqu'un trouve ton DS chiffonner de la sorte par une main humaine, ne penses-tu pas qu'on va deviner que c'est toi qui aura fait ça ? Les conséquence seront plus désastreuse encore. Surtout que ce prof n'est pas forcément très apte à comprendre ce genre de geste."

Il se retourna, sa clope dans sa main. Il fixa de ses yeux bleus la personne assise sur un bout de toit de la tour, et qui venait de lui adresser la parole. Etrange, il n'avait pas sentit sa présence. Ce n'était pas normal, ou plutôt peu banal. Très rare était le terme exact. Il passa une main tranquille dans ses cheveux quelque peu en bataille, porta la cigarette à ses lèvres, inspira tranquillement une bouffée de fumée qu'il éparpilla ensuite dans l'air.
Il reconnaissait la personne, c'était elle qui l'avait accueilli lors de son arrivée ici, la princesse de ce monde.
Il continua à observer tranquillement Akuma-Hime, en se demandant ce qu'elle faisait ici...enfin, c'était peut-être normal finalement. Elle était présente de partout, regardant un peu comment vivait les personnes de Jijitsu, discutant parfois, mais restant assez distante cependant. Et elle vivait elle-même également.
La présence de la jeune fille ne le dérangeait pas, au moins avec elle, il était sûr de ne pas avoir d'ennui parcequ'il fumait, ou autre absurdités du genre...elle se contentait juste de lui faire un peu la morale au sujet du sort qu'il avait attribué à son DS raté, mais le jeune homme percevait une pointe d'ironie dans la voix de son interlocutrice.

"Avec un peu de chance la personne en question ne le montrera pas à un prof, et encore moins à celui concerné. Et si il le fait, et bien tant pis. L'autre aura juste une excuse en plus pour me coller en retenue, c'est pas bien grave. C'est pas ça qui m'empêchera de vivre, de fumer ou de faire du sport."

L'adolescent sourit et remit sa cigarette à la bouche. Il observa le ciel, tout en soufflant doucement pour rejeter la fumée à l'extérieur de sa bouche...il aimait observer la fumée se disperser dans l'air, il trouvait cela apaisant. Oui, un effet relaxant, non pas qu'il était stressé ou énervé, mais simplement que la fumée voletant doucement dans l'air rajoutait un quelque chose en plus dans le calme de son esprit.

La princesse des lieux avaient prononcés des mots qui l'amusaient. Ouaip, le respect n'était plus le même qu'avant, beaucoup moins sévère, la crainte des vieux était moins forte qu'avant. C'était la vie, plus de droit, plus de liberté, donc moins de respect les uns envers les autres...mais il en restait quand même, de quoi faire tenir la société debout. Les élèves saluaient les profs, les gens s'inclinaient devant les autorités supérieures, le strict minimum pour survivre ensemble. Même les tueurs respectaient un tant soit peu la vie, Mikan en était un exemple.

" Disons que le respect a prit une forme nouvelle, moins contraignante qu'avant. Mais vous, regrettez-vous le temps passé? Celui où les jeunes étaient aux pieds des vieux?"

Il regarda Akuma en prononçant ces mots, tout en tapotant la clope qu'il tenait pour en faire tomber les cendres. Un sourire légèrement ironique s'était dessiné sur le visage du garçon.
Elle vivait depuis longtemps dans ce monde, peut-être avait-elle le point de vue des anciens, qui regrettaient le temps où les jeunes se courbaient presque devant eux et ne leur manquaient jamais de respect.

Le point de vue, en effet, tout était une question de point de vue, et chacun percevait les choses différemment, selon la manière dont il regardait ce qui se déroulait. La question totalement hors-sujet, et qui aurait mérité avec certains profs un 8 à la princesse, sortit de la bouche de cette dernière alors que Mikan tenait sa cigarette à la main.
Sa première réaction fut, tout en regardant Akuma, d'inspirer une bouffée de fumée et de la recracher dans l'air, tout en prenant garde à ne pas envoyer la fumée de cigarette sur la jeune fille...il savait à quel point il était exaspérant d'inhaler cette fumée, quand on n'était pas fumeur. Sa seconde réaction fut de réfléchir à la question, la réponse n'étant pas si facile que ça à trouver, finalement.

A long terme, entre un fumeur et un buveur moyen, c'était le fumeur qui se dégradait le plus la santé. Mais à court terme, un gros buveur finissait complètement soul, ne se contrôlant plus, avachit sur un trottoir en maugréant des propos absurdes; alors qu'un fumeur avait, au pire, mal à la gorge ainsi qu'une haleine fétide.
De plus, la cigarette était source de nombreuses maladies, telles que des cancers, ou bien des artères bouchées, des problèmes de respiration divers; mais l'alcool était source de coma éthylique, de vomissement, de gueule de bois pas possible, et même de certaines maladies au niveau de diverses organes...donc finalement, l'alcool n'avait, dans un sens, rien à envier à la clope.
Enfin, on pouvait rajouter que plus de gens étaient touchés par l'alcool, car, comme tout le monde le savait, un adolescent souhaite toujours se prendre des cuites avec ses potes, et les adultes buvant de l'alcool chaque jour...très peu de gens ne consommaient pas d'alcool, alors que la clope repoussait beaucoup plus de monde.

"A long terme, la clope évidemment. Mais sinon, en terme de nombre de victimes et à plus court terme, c'est l'alcool. Le pire étant quand même la combinaison des deux...en fait, moi je me suis toujours demandé pourquoi il y avait précisé sur les paquets de clopes que fumer tuait, sur les bouteilles d'alcool que l'abus nuis à notre santé, alors que sur les fusils et autres armes, on ne voit pas d'écriteau comme quoi il faut faire attention car en tirant on peut tuer."

Puisqu'on était dans le HS, autant y rester. Et Mikan avait également ses questions existentielles, et celle-ci lui tenait particulièrement à coeur, car il n'avait jamais compris pourquoi rien n'était précisé...le fusil était peut-être moins dangereux que la cigarette...il en doutait.

"Parce qu'on considèrent que les gens ont, au minimum, le QI d'un Homo Habilis."

La réponse arracha un sourire de la bouche du jeune garçon. Réponse amusante, la tournure était pour le moins étrange. Il médita un peu dessus. Elle sous-entendait ainsi, à en juger la manière dont elle avait prononcer ses mots, et leur ordre dans la phrase, que les gens étaient assez intelligents pour savoir qu'une arme tuait, mais pas l'alcool ou la cigarette.
C'est vrai que ces derniers produits n'avaient pas la tête du méchant de base, contrairement à une arme dont, en plus, le but premier était de tuer. Mais ce n'était pas forcément une raison, en fait, les gens utilisaient encore des armes, pour le bonheur de certaines et le malheur d'autres.

On répétait sans cesse à l'oreille des gosses que la cigarette et l'alcool tuaient, et pourtant, les gens continuaient encore, il en était lui-même un parfait exemple. Il fumait, il tuait, et il buvait. Sauf qu'il exerçait cette dernière activité avec modération, n'ayant jamais fini soul, et il en était d'ailleurs fier. Question de satisfaction intérieure, il n'était pas encore pourris jusqu'à la moelle.
Qu'est-ce qui était à l'origine de ce problème? Pourquoi les gens continuaient-ils à utiliser des produits nocifs, même des armes? Mikan tira deux conclusions pour répondre à cette question particulièrement existentielle. Tout d'abord, l'égoïsme et l'incapacité à contrôler le désir de chaque homme, qui, voulant prendre du plaisir, consommait ces substances en sachant pertinemment que ce n'était pas bon, uniquement pour l'effet provisoire et fugace qu'elles procuraient. Même le meurtre pouvait, pour certains cas extrêmes, être une source de plaisir. Et les armes permettaient de régler rapidement certains détails.
Ensuite, il avait tiré, s'inspirant de la réponse de la princesse, une seconde conclusion comme quoi, au final, les hommes avaient peut-être le QI d'un Homo Habilis qui leur permettait d'être assez intelligents pour prendre conscience des méfaits d'une arme et de l'importance de la prévention des méfaits de divers produits; mais ils n'atteignaient pas encore le niveau d'un homme assez intelligents pour ne pas y toucher...et qui n'était sûrement pas l'homo sapiens, ni sapiens sapiens.

La sonnerie de la reprise des cours le tira de son intense méditation. Il regarda sa cigarette. Elle était finie. Il la jeta par terre,et l'écrasa consciencieusement du plat du pied. Puis, il sortit de la poche de son jean une petite boîte. Il s'accroupit alors, ouvrit le cylindre en verre et y mit le mégot de cigarette. Il avait horreur de laisser traîner les mégots de cigarette, d'autant plus que cela contribuait à la pollution de la planète, et puisqu'il ne respectait pas la vie humaine, il fallait bien qu'il respecte la planète sur laquelle il était.
Il ne fit pas attention à Akuma pendant cette minute pleine d'émotion - ou comment un adolescent prend ses responsabilités envers la planète et l'écosystème - se moquant bien de sa réaction. Qu'elle le trouve débile ou profondément intelligent ne le concernait pas, dans un certain sens. En fait, il ne faisait pas attention à ce que pensait les autres, peut-être le trouvaient-il débile et se moquaient-ils de lui, mais lui ne s'en souciait pas. Il savait que ce qu'il faisait était marginal, mais intelligent. Et de toute façon, peu d'élève auraient osés lui dire en face qu'ils trouvaient ça stupide, de peur de se retrouver à l'hosto avec le docteur Kira 2 minutes après...les proches de Mikan savait que ce dernier était sympa, mais qu'il ne fallait pas trop le critiquer sur certains faits.

Il regarda à nouveau la princesse, en pensant au cours qu'il était entrain de louper. Condoléances à la prof' d'histoire.

" C'est peut-être ça oui...les gens ont la capacités intellectuelles suffisantes pour détecter que les armes sont mauvaises, mais pas forcément le reste...et donc encore moins la possibilité de ne pas les utiliser..."

Il marqua une pause. En fait, il se rendit compte qu'il pouvait être paradoxal aux yeux de la princesse, qui savait qu'il fumait, et qui était sûrement au courant de sa...profession. Mais pourtant ce qu'il disait était logique. Il ne se plaçait pas en tant qu'être supérieur parmit ses semblables, il observait juste les faits objectivement. Ce n'était pas parce qu'il agissait ainsi que lui-même se plaçait en dessus ou bien était obligé de se considérer comme ayant raison. Non, il était comme les autres, tout aussi stupide, et le savait.
Ce qu'il avait fait était un constat pur et objectif, faisant abstraction de ce qu'il faisait lui-même, bref, observant un principe de subjectivité neutralisé. Et ceci montrait également qu'il était en tort, comme les autres. Et pourtant, changerait-il pour autant? Il avait déjà bien évolué depuis son ancien monde, mais il continuait à tuer, et fumait de surcroît. Fumer, il pourrait l'arrêter. Tuer, beaucoup moins facilement, et il le savait. Il avait été élevé dans l'optique d'assassiner, et en plus, il avait sur le dos la conscience de son défunt maître...l'évolution qu'il avait opéré en arrivant à Jijitsu avait déjà été incroyable. Mais tout ce flot de pensées incohérentes menaient à une conclusion : il avait la conscience, mais pas l'intelligence suffisante pour le faire, comme les autres.

"Fin' bon, j'en suis moi-même un parfait exemple, de stupidité humaine...alors ça doit faire bizarre de m'entendre juger mes propres actes comme ça." ajouta-t'il, pour bien faire comprendre à la princesse qu'il ne se jugeais pas comme étant supérieur et dénué de défauts.

Akuma le regarda réfléchir. Regarder était son activité principale, surtout la tête des gens. C'était souvent très drôle de voir les traits passer d'une expression à une autre. Parfois, c'était plutôt effrayant. Surtout lorsqu'on voyait le visage d'un petit enfant souriant à sa mère, une grosse sucette à la main passer à celui du sadique curieux en dépiautant un insecte, une lueur un peu folle dans le regard. Ce qui était encore plus passionnant chez lui, c'était qu'il ne changeait pas d'expression. C'était la même un peu vague, lunatique à la limite du sarcastique. Il ne bougeait même pas les yeux dans tout les sens à une vitesse hallucinante quand il réfléchissait. Elle esquissa un sourire. Il avait beau être un petit délinquant juvénile, qui faisait péter les cours elle le trouvait sympa. Elle fait, elle trouvait sumpa toutes les personnes qu'elle connaissait personnellement...c'était sans doute normal, elle n'allait pas rester avec des gens qu'elle ne pouvait pas voir...quoique, ça lui ressemblerait bien. Ça pouvait toujours être drôle d'avoir auprès de soi un crétin finit, sans une once d'humour, de raison ou quoique ce soit qui puisse remonter le niveau. Rien de telle pour passer une journée ennuyante et fatigante. ca lui changerais largement de celle où elle devait surveiller les agissement des clans. Cette tache était vraiment ingrate. Elle avait souvent penser à la confier à un subalterne, ou un mec a qui elle aurait préalablement effacé la mémoire ou à la limite, pourquoi pas à Kira ou Saika. Pour le premier, il avait beaucoup de chance pour ça tourne à la filature perverse, quand à l'autre, elle risquait de s'arrêter toutes les5 minutes pour admirer une plante, ou alors partir chez le poissonnier lui acheter des anchois pour un plat originale à cuisiner pour le lycée. Non, ce n'était vraiment pas solution.

Continuant à sourire, regarda la cigarette du jeune homme finir de ce consumer, en se demandant si à un moment ou un autre il allait s'apercevoir que c'était la fin de sa vie. Pauvre objet, c'était comme les papillons, une journée et c'est finit...sauf que pour elle, c'était plutôt 3 minutes et c'est finit. Et son sort n'était pas très enviable. Alors qu'un papillon meurt en tombant avec douceur, ou bien en restant à terre dans son coin, le cadavre du tube à tabac fut jeter sur le sol puis piétiner. Pauvre chose. C'était une chose normal pour elle. Les fumeur qu'elle croisait faisaient tous la même chose, et à chaque, son cœur était piqué par une aiguille appelée dégoût. Mais à la longue elle n'y faisait plus attention. Kira lui, ne jetait jamais rien par terre. Il avait toujours un cendrier portable avec lui, ou alors, il utilisait celui des bar, ou écrasait le magot dans la paume de sa main, sans doute par flemme de devoir se baisser pour jeter le détritus, et ce, malgré la douleur. C'est pourquoi elle fut agréablement surprise de voir le lycéen prendre le filtre et le mettre dans un sac. C'était tellement plus propre, et ça ne demandait rien de temps. Elle le regarda faire avec d'autant plus d'étonnement qu'il semblait concentré sur son geste, fier de ce qu'il faisait. Décidément, il n'était pas comme les autre. Pas du tout même.

Quelque chose l'amusait aussi. Le fait qu'il parle méchamment de personne lui ressemblant en tout point. Les humains étaient souvent comme ça. Ils disaient des choses qu'ils ne faisaient pas eux-même. Les parents en étaient souvent le meilleurs exemple. Ils font toujours la morale à leur progéniture, mais ne font pas les trois quart de leur éducation. C'en était risible. Et le pire c'est que beaucoup ne faisait pas attention à ça. Ils n'avaient pas conscience de ne pas faire ce qu'ils disaient qu'il fallait faire. Elle aussi, faisait parfois la morales sans mettre en action ses préceptes. Ce n'était peut-être pas assez amusant, et les forts font ce qu'ils veulent après tout, ils n'ont pas se soumettre aux règles des faibles. La nature était faite ainsi, sauf chez les hommes. Les plus faibles commandaient, créaient des morales que tout le monde devait suivre, et d'autre choses aussi stupide et insignifiante. Néanmoins le lycéen, contrairement aux autres humains ou créatures humanoïdes avait conscience de ce qu'il disait était illogique. C'était une bonne chose, un aps de fait vers la liberté totale...un peu exagéré n'est-ce pas. La liberté n'existe pas autant qu'on le voudrait. C'est là, le drame de l'humanité entière.

"Tu n'es pas comme les autres, la preuve en ai que tu te considères comme un exemple de stupidité humaine. A ce compte là, ce n'est pas de la stupidité, mais plutôt de la faiblesse oude la flemme. Pour beaucoup c'est de la faiblesse, mais il arrive que ce soit aussi la flemme, ou d'autre argument bien moins honorables"

Elle le savait, elle était elle-même dans ce cas. Mais il n'était pas obligé de la savoir.

[Hj : gros manque d'inspiration, désolée]

La faiblesse ou la flemme...ce n'était pas faux. Il avait conscience de ne pas faire ce qu'il disait, et d'être la copie conforme de ceux qu'il critiquait, et dans un sens, cela prouvait qu'il n'était pas stupide au point de ne pas le savoir, mais plutôt qu'il n'avait pas la force ou l'envie nécessaire pour arrêter.

Il réfléchit profondément, la question méritait réflexion. Pour ce qui était de la cigarette, il n'y avait pas à hésiter. C'était la pure et simple flemme qui l'empêchait d'arrêter, il n'avait pas envie de faire le moindre effort, tout en sachant parfaitement que ce n'était pas bon pour lui. Mais si un jour, la cigarette provoquait chez lui un problème quelconque, il arrêterait. Et il le savait, il en était capable. C'était simplement une question d'effort, effort qu'il n'avait pas du tout l'intention de produire pour l'instant. Et cela pouvait être considéré comme une sorte de stupidité, la bêtise de continuer à fumer en sachant pertinemment que c'était mauvais, alors qu'il avait la possibilité d'arrêter quand il souhaitait, à condition d'y mettre un minimum de volonté...c'était bête de se buter à continuer par flemme d'arrêter, alors que le contraire aurait été préférable. Surtout que, finalement, fumer lui procurait-il quelque chose? Oui, il était agréable et déstressant de fumer une cigarette, de sentir l'odeur du tabac, mais sans non plus être vitale. Avant de fumer, il se portait tout aussi bien, et était toujours aussi calme.

Tant qu'au meurtre...la question était déjà plus délicate. Il avait été entraîné à tuer, à assassiner, jusqu'à en perdre tout sentiment...après quelques années, il avait réussit à se réinsérer un minimum dans la société. Mais il continuait à tuer, et ne pouvais pas s'arrêter...il ne le pourrait sans doute jamais, mais pas par flemme. Depuis tout petit, il tuait des gens, c'était une habitude. Tenir une arme, s'approcher doucement, appuyer sur la détente, voir le sang gicler, la victime s'affaisser, ces gestes pourtant si horrible pour certains étaient normal pour lui, une simple routine.
Il aurait beau essayer, il n'arriverait pas à revenir en arrière, à devenir autre chose qu'un assassin, c'était impossible pour lui, car c'était la seule chose qu'il savait faire depuis l'enfance...et il était trop faible pour arriver à stopper cette habitude, à enrayer le système, à faire disparaître l'ombre qui traversait les moindres de ses pas.

Le paradoxe en aurait fait rire plus d'un...Mikan, petit prodige dans le domaine de l'assassinat, ayant acquis le top10 des meilleurs et des plus forts tueurs à gages, était trop faible. Oui, pas assez fort pour redevenir quelqu'un de bien. Ressentir des émotions aussi fortes que toute personne existant dans ce monde.

Il rouvrit les yeux et serra doucement les poings. De toute façon, il ne devait pas s'apitoyer sur son propre sort. Un jour peut-être, il arrêterait la cigarette...mais jamais il ne pourrait s'abstenir de tuer, c'était dans ses gènes maintenant. D'autant plus qu'il devait honorer la mémoire de quelqu'un également...ce qui renforçait encore sa faiblesse...mais pas question de revenir en arrière, il fallait toujours aller de l'avant...et puis qui sait? Il était jeune quand son maître l'avait enlevé, ça se trouve, même en étant resté avec sa famille, il aurait finit délinquant. Ou pas. La vie était ainsi faite, et regretter le passé ne servait pas à grand-chose. L'essentiel était de constater.

Il regarda à nouveau la princesse qui se tenait devant lui, sa frêle silhouette sur les ruines...on aurait pu la comparer avec le fantôme d'un château du Moyen-Âge en ruine. Le vent agitait légèrement ses longs cheveux d'un blanc plus pur que la neige. Lui aussi sentait la caresse du vent sur son visage...

Il venait de trouver son excuse auprès de la prof, si celle-ci venait l'asticoter pour le cours manqué... *excusez-moi madame, je discutais avec la princesse de ce monde, je n'allais quand même pas la laisser parler au mur *.

"Pour la cigarette, c'est de la pure flemme à vrai dire...donc une sorte de stupidité non? Mais pour ce qui est de ma...profession...c'est de la faiblesse, je suis pas encore assez fort pour changer les choses ancrés en moi, dans un sens."

Il eu soudainement une prise de conscience. La princesse de ce monde, qui était son excuse la plus plausible envers la prof d'histoire, ne pourrait sûrement pas témoigner si il ne lui disait pas son prénom. Quoiqu'il était suspicieux à l'idée que la prof aille vérifier ses dires, et puis la jeune fille - quoique, il se demandait si "jeune fille" était approprié - était sûrement assez grande pour se renseigner sur son prénom.
Néanmoins, il était de bonne humeur, aussi laissa-t'il apparaître l'espace d'un instant un léger sourire, et lui dit d'un ton calme, et légèrement amusé :
" Au fait, moi c'est Mikan "

[ HJ : pas grave, t'étais déjà bien inspiré! ]

"Certaines incohérences peuvent aussi être dû à l'éducation, et là, il est beaucoup plus dure de s'en défaire à moins de douter fortement de tes convictions, mais ça, peu d'humains le fond. C'est le cas pour tes meurtres."

Elle se leva et descendit, pour s'asseoir sur une pierre, face au garçon. Maintenant, elle était au même niveau que lui, et il put remarquer, pendant le laps de temps où elle fut debout, qu'elle était plus petite que lui. Il la dépassait d'environ une tête.
Et elle était si frêle, c'en était impressionnant. Le teint de sa peau était parfaitement assortit à sa minceur...c'était une des rares filles qui n'allaient exaspéré personne avec un prétendu régime. Une bonne chose donc.

Il réfléchit à ce qu'elle venait de dire. C'était exact. Il ne douterait jamais de ses convictions, ou alors dans de nombreuses années...c'était ce qui lui avait permis de vivre jusque là, après tout, il baignait dans le sang depuis son enfance, pour lui, c'était naturel. Il aurait donc énormément de mal à arrêter, vu que les meurtres étaient une partie de sa vie, voir même la quasi-intégralité de sa vie...ça, s'était ce qu'il avait constaté tout à l'heure, et que la princesse confirmait.

Mais le problème des convictions sous-entendait une autre question. Douter de ses convictions, c'était, logiquement, ne plus avoir tellement envie de faire ce que l'on faisait, vu que l'on doutait de la réussite, de la validité, bref, de la légitimité de nos actions. Or, Mikan avait-il vraiment envie d'arrêter de tuer? Même si il savait que cela n'était pas une chose légale, et considéré comme une bonne action? Non. Il croyait en ce qu'il faisait. Il voulait rendre hommage à celui qui l'avait sauvé. Et il avait foi en son enseignement, qui s'était avéré confirmé par sa vie. Les meurtres, dans un sens, servaient. Car la nature humaine était ainsi faite, et ceci continuerait, à moins que tout le monde ne décide d'un coup de stopper toute cette barbarie. La loi pouvait dire tout ce qu'elle voulait, le meurtre servait, et les personnes les plus importantes de la société utilisait cette méthode...car dans un certain sens, l'assassinat et la tranquillité étaient liés irrémédiablement...et ce n'était pas près de changer.
Bien évidemment, ce n'était pas une raison pour continuer, des milliers d'arguments contraires pouvaient le prouver, mais c'était comme ça. Le jeune garçon avait été formaté à tuer, et ceci depuis qu'il était gosse. Il avait apprit que c'était aussi utile que mauvais pour la société. Il devait rendre hommage à celui qui l'avait élevé. Et donc, il n'avait non seulement pas envie d'arrêter, mais en était tout simplement incapable, même si il savait à quel point son métier était atroce. Une situation paradoxale. En plus, il voulait faire honneur à Naoki, l'homme qui l'avait enlever à ses parents pour lui apprendre à tuer. Encore un paradoxe.

Il passa sa main dans ses cheveux d'un roux rougeâtre, cette discussion était une vraie séance de psy...il se voyait forcé de remuer tout son être pour analyser certaines parties de lui.
Il parlait rarement de lui aux gens. Encore moins de cette facette là de son existence. D'habitude, les gens ne comprenaient pas pourquoi il était tueur. Certains le rejetaient après, le fuyaient, d'autres le craignaient, mais restaient. Mais elle, elle ne disait rien, et le fait qu'elle ai prononcé le simple mot "meurtre" montrait à l'adolescent que cela ne la choquait pas. Ce qui était logique, après tout, avec les batailles des clans et autres, la princesse était servit pour ce qui était de la criminalité.

"Exact, je suis pas près d'arrêter...et vous, vous avez déjà tuer quelqu'un?"

Il avait marqué un léger tant d'arrêt avant de poser cette question. Elle lui était venu naturellement, comme ça. Pure curiosité. Il regarda la jeune fille. Ses yeux noirs le fixait. Il lui rendit son regard, ne trouvant rien de mieux à faire que de plonger ses yeux bleus dans les yeux aussi sombre que la nuit de la princesse, en attendant sa réponse.

Ses yeux se voilèrent un instant. Tuer. N'était-ce pas naturel ? L'homme est un omnivore alors tuer des animaux est normal rien qu'au niveau du régime alimentaire. De plus, c'est un âtre belliqueux et tuer ne faisait pas partit de ses tabous sociaux. A bien réfléchir, elle n'avais pas beaucoup de taboue, et le seul qu'elle comprenait très bien était le "tu ne coucheras point avec ta mère(ou père)". Biologiquement c'est très mauvais. Mais même si elle n'aimais pas le fait que les autres tuent et détruisent l'équilibre de la ville, du monde, elle ne pouvait s'empêcher de croire que c'était dans l'ordre naturel des choses. C'était la principal raison de son indifférence à parler du meurtre. Et elle était encore plus cynique vis à vis de la mort. Mais là, c'était un autre problème. Sans doute le fait qu'elle ne puisse pas mourir par le temps ou les maladies.

Alors, avait-elle déjà tué ? Ici oui, elle avait été forcé d'intervenir quelques années plus tôt dans un bataille de clan qui avait un peu trop dégénérée. Elle avait blessé plusieurs personnes et tuer une chaire à canon sans intérêt. Aussi, sa mort passa-t-elle inaperçu dans toute la ville. Ce garçon n'était connu de personne, son existence semblait complètement abstraite et invisible. Aussi, pour remédier à cet injuste oublie, elle avait elle-même creusé une tombe à l'écart des autres et avait déposer le corps dedant. Maintenant, il devait être dévoré par les vers…elle ne s'approchait d'ailleurs jamais de cette tombe. Et heureusement pour elle, les arrivants n'était jamais dan ce secteur là.

A lui, elle n'avait tuer personne d'autre ici, à Jijitsu. Et elle ne souvenait que très vaguement de sa vie d'avant. Pourtant, quelque chose lui disait qu'elle avait sans doute déjà assassiné des gens. Cette idée ne lui était pas insupportable et encore moins irréaliste. Elle pencha sa tête sur le côté. Des brides de souvenir refaisaient surface. Ça lui arrivait souvent lorsqu'un mot la frappait, ou une odeur, ce qui était plus fréquent. Dans ces moment là, elle devait faire un effort assez conséquent pour retrouver toute sa mémoire intact. Aussi, commença-t-elle à fixé un point invisible qui se trouvait être les cheveux de Mikan.

Le tourbillon de couleur se figea, et des formes commencèrent à apparaître, de plus en plus net jusqu'à formé la silhouette d'un immeuble. Des gens courraient sur les toit et sautaient au sol. Elle ne savait pas trop où se trouvait ce pan de mémoire, quand et surtout à quel endroit. Elle savait juste que le sang allait coulé, comme si un instinct bestiale s'était emparé d'elle. Pourtant, il est bien connu que l'être humain n'a pas d'instinct. Un enfant sauvage qui s'élève tout seul en forêt ou part des loup, n'aura pas l'instinct de marcher à deux pattes comme on semble le croire et même les relation sexuelles ou pulsions ne sont pas instinctivement. L'être humain est complètement artificiel, en cela, elle l'avait toujours trouvé étrange.

Elle sentit ses main passé derrière elle et tirer sur un objet métallique. Une fraction de seconde plus tard, une explosion retentit et un nuage de fumée s'éleva dans les air, rendant la scène étouffante. Mais elle restait là, droite, les yeux grand ouvert et respirant normalement. Sa poitrine faisait à peine l'effort de se soulever et de s'abaisser. Quand la poussière retomba, elle vit en face d'elle, le cadavre d'un homme, la tête complètement explosé et le mur de derrière défoncé. En jetant un coup d'œil à ce qu'elle tenait entre ses main, elle vit un fusil à pompe. Elle ne se souvenait même pas être capable de manipuler ce genre d'arme. Sa musculature n'aurait pas du lui permettre de tirer et de rester indemne. Mais c'était bien le cas.

D'autre scène s'enchainèrent, combat à la loyal, arme blanche contre arme blanche, un contre un. C'était bien elle qui tuait sans relâche, avec une impression de bien-être et d'indifférence à chaque fois.

Son regard reprit une consistance normal. Elle eut un pauvre sourire mystérieux, qui n'était pas forcément adressé à Mikan.

"Oui, j'ai déjà tuer. Pourquoi ? Pense-t-u avoir trouvé un point commun entre nous deux ?"

D'un côté, c'était presque le cas. Elle n'était pas tueuse à gage et ne l'avais jamais été, mais c'était tout comme. Tueuse professionnel au service d'un gang et tueur à gage…c'était pas si différent que ça dans le fond.


[Hj : désolée du retard, j'ai écrit à la va vite sans aucune inspiration, donc c'est très brouillon ^^]

Il attendit patiemment la réponse. La vie lui avait apprit qu'il fallait parfois attendre, et il était entraîné à ne pas céder à l'impatience, qui pouvait facilement être source d'erreur...fatale. Quel mot. Le son de ce " fatale " était dur, sec. Traduisant à la perfection sa connotation, qui était loin d'être optimiste. La fatalité était un des grands débats de l'humanité, comme tout ce qui avait un lien infime avec la superstition, et les croyances.

La princesse se mit, dans son silence, à fixer ses cheveux. Il continua à regarder ses yeux d'ébènes, pour arriver à la conclusion qu'elle n'observait pas le moins du monde sa tignasse...elle devait être dans ses pensées. Il tourna la tête, portant son attention sur le lycée. Depuis combien de temps la sonnerie avait-elle retentit maintenant? 5mn, ou bien une demi-heure? Il n'avait pas sa montre, et avait perdu la notion du temps. Il réfléchit...il n'avait éteint sa clope que peu de temps auparavant...donc 5mn devait s'être écoulé, tout au plus, pensa-t'il. Peut-être. De toute façon quelle importance? Il comptait ne pas aller à cette heure de cours. Il y retournerait quand sa conversation serait fini, point final. Alors se préoccuper de l'heure ne servait à rien, la sonnerie se chargerait de l'alerter du nombre de cours manqué.

"Oui, j'ai déjà tuer. Pourquoi ? Pense-tu avoir trouvé un point commun entre nous deux ?"

Il reporta son attention à Akuma, qui affichait un sourire étrange sur son visage. Mikan fixa longtemps le visage pâle de la déesse, méditant sur l'interprétation du rictus. Bizarrement, il n'arrivait pas à fixer des mots sur ce qu'il en pensait. C'était cette sorte de sourire dont on ne savait pas expliquer le sens précis, mais où l'on connaissait cependant la vague signification, grâce au contexte. Ou peut-être n'y arrivait-il pas car il interprétait mal. Pfff, ça n'avait aucune importance. Par contre sa question...arf, la réponse était compliqué.

Comment aurait-il pu dire pourquoi? C'était une simple question de curiosité, et aussi un moyen de connaître un peu mieux les facettes de la personne à qui il s'adressait. Un point commun entre eux deux? Il n'aimait pas ce genre de question, la réponse était oui et non. Ils avaient tuer tous les deux, en ça, ils avaient au moins une ressemblance. Mais tout dépendait de leur façon d'assassiner, de leur motif, et en ça, leur actes pouvaient être particulièrement différents. Englober tous les assassinats dans une seule catégorie était correct, mais trop global, et donc source d'oubli majeur sur la façon d'agir contre.

Sa réponse ne l'étonnait d'ailleurs qu'à moitié. A son caractère, on pouvait deviner que tuer était psychologiquement possible pour elle. Mais malgré tout...arf si même l'autorité du monde se mettait à descendre des gens, comment allait-on pouvoir rectifier les problèmes? Sur qui prendre exemple? Quoique le fait qu'elle tue était peut-être nécessaire pour maintenir l'ordre dans la ville. Simple hypothèse, on était sûr de rien, surtout à 18ans. Âge de la majorité, mais moins de la moitié de la vie de vécu.

" Par simple curiosité. Un point commun entre nous deux? Dans la globalité, dans l'acte simple et brut, oui, nous avons un point commun. Après, ce n'est que vague, tout dépend de différentes choses, de critères divers, qui font que nos actes similaires à la base peuvent être en fin de compte très différent. "

Parler autant d'un coup l'énervait. Il n'aimait pas ça, préférant dire des choses courtes mais indiquant l'essentiel, ou couper un discours trop long en plusieurs bout de phrases toutes séparées d'une ou deux secondes. Cela lui permettait de visionner ce qu'il venait de dire afin de vérifier que ce qui suivait allait être dans le contexte, qu'il ne se trompait pas.

" Trouver un point commun entre vous et moi n'était pas mon but premier. De toute façon, chaque personne ressemble un peu aux autres je pense, on a tous des points communs avec les autres, aussi infime soit-il. "

Il ferma définitivement la bouche, attendant que la déesse de Jijitsu – car elle l'était, que ça plaise ou non – lui réponde. C'était si rare qu'il s'adresse à des gens comme elle...peut-être sa tirade avait été lancé par son cerveau pour en fêter l'occasion. Il baissa les yeux pour fixer les cailloux, regardant avec un mélange de pitié et de désespoir dans ses yeux, l'espace de quelques secondes. Non pas envers les ruines, mais envers lui-même. Il détestait avoir des pensées aussi stupide que ça, son argument bidon mélangeant occasion rare et inauguration de cette dernière le rendait particulièrement sceptique.

Oui, c'est sur qu'on a tous des point commun. A part quelques exceptions, on possède tous le même plan d'organisation, un nombre de chromosomes identique et une perception très similaire. Si l'on ajoute à cela que l'homme n'a aucun instinct véritable, que, contrairement aux animaux, il est incapable de savoir marcher à la naissance, et que pour évoluer et ressembler à un être humain il doit copier les autres, alors oui, forcément, on ressemblait à certaine eprsonne. C'était ce qu'elle avait toujours déplorer. Akuma aimait l'originalité, les personnes qu'elle préférait étaient toutes plus ou moins excentriques et elle trouvait l'espèce humaines et ses dérivés très intéressante, amusante, mais elle se lassait souvent des gens. Quand elle rencontrait qui sortait de l'ordinaire, elle s'approchait de lui pour l'étudier, le comprendre. Mais dès qu'elle trouvait une ressemblance avec un être rencontré des années auparavant, elle s'en détournait et rompait tout lien.

Un corbeau s'envola d'un arbre se trouvant en bas dans le parc. Il décrivit quelque cercles dans le ciel avant de se poser à deux mètre d'eux, au sommet des ruines, un peu plus haut que l'endroit où avait été Akuma plus tôt. Il les regarda un moment, se demandant peut-être quel genre d'oiseau il pouvait être. Leurs "plumes" devaient lui semblait bien étrange. Puis il détourna son attention d'eux pour se fixer sur l'école.

"Mouais, t'as sans doute raison"

Elle n'aimait pas trop se prendre la tête pour ce genre de chose. Surtout lorsqu'elle venait de sortir d'une certaine torpeur. Elle avait été au calme pendant près de deux heures. Pour sortir de cette état second, il lui faut en générale plus d'une heure. Et réfléchir n'était pas dans ses habitudes à ces moments là. Son esprit avait du mal à réintégrer son corps. Après tout, lorsqu'elle est au calme, tranquille, elle se lie directement avec ce monde, comme le fait Gabriel tous les jours, de cette façon, elle voit tout ce qu'il s'y passe. Mais son réveil est beaucoup plus difficile que celui du Dieu. Un jour peut-être arriverait-elle a s'en remettre aussi vite que l'ange divin. Mais pour l'heure, elle n'en était pas capable et ça constituait une des ses faiblesses.

"Mais dis-moi, pourquoi as-tu commencé à tuer, si ce n'est pas trop indiscret ?" demanda-t-elle.

Elle savait presque tout en rapport à chaque individu de Jijitsu. Mais leur passé restait obscure. On pouvais parfois s'en faire une idée vis à vis de leur caractère, mais il arrivait que celui-ci change en arrivant ici. Les camps qu'ils choisissaient pouvait aussi constituer une indication de choix, mais dans le cas de Mikan, ce n'était pas d'un très grande utilité. La plupart du temps, ne rien savoir de précis sur ceux qu'elle devait protéger ne la dérangeait pas outre mesure, mais elle voulait quand même connaître les raisons qui ont poussées un gamin comme lui à devenir un tueur. Ce n'était que pure curiosité, elle n'était pas motivée par autre chose. Une curiosité un peu mal placée sans aucun doute, mais elle l'est souvent non ? Elle même contrainte de tuer dans cet autre monde, d'après des souvenir de plus en plus vague, elle savait que de nombreuse raisons pouvaient pousser un enfant à ce genre d'atrocité. Et que celle-ci apparaissaient souvent comme dérisoire aux yeux des gens, ce ne sont pas des raisons valables, suffisante. Mais les gens ont tendance à oublier que le ressentit d'une personne n'est pas le même que tout le monde. Un événement peut être perçu d'autant de façon qu'il existe d'êtres sur terre.

Une sorte de nostalgie l'enveloppa. Ici, elle avait tant de chose à faire qu'elle ne s'occupait de sa mémoire qui ne lui apportait rien. Mais dès qu'elle s'apercevait qu'elle se trouvait de plus en plus dans un brouillard dense parsemer de mine explosive, elle ressentait irrémédiablement le besoin de forcer ses souvenirs à revenir à elle. Dire qu'elle oubliait presque le visage de son jumeau. Il y avait de quoi pleurer. Oublier un visage si beau, une personnalité si lumineuse et prête à aider(en échange de quelques petite choses dérisoire). Elle pouvait se dégouter toute seule.
Le corbeau, comme tirer se sa passive contemplation par l'atmosphère particulière qui s'était installée sur le sommet de la tour en ruine, fixa un point dans leur direction. Ses yeux noir luisant ne semblait percevoir rien d'autre que des flux d'énergie instable. Il ressemblait presque à un aveugle.


[Hj : un grave manque d'inspiration se fait ressentir ^^]

La réponse de la princesse lui arracha un léger sourire...il trouvait la façon de s'exprimer de cette dernière plutôt amusante, par rapport au rang qu'elle avait...reine de ce monde. Car même si le créateur & dieu en était Gabriel, elle en était sa représentante, et par conséquent la souveraine. Une souveraine d'ailleurs bien froide et à l'allure bien macabre, ce qui était paradoxal pour celle qui se devait de veiller à la prospérité de la ville, dans un certain sens...une représentation de la vie bien glaciale...mais qui peut-être était à l'effigie de la vraie nature de Jijitsu actuellement, et de toutes les villes en générales, après tout, les humains avaient tous leur vices, aux 4 coins du monde...même si, ici, le monde était limité à la cité & ses environs.

Le jeune garçon, las de rester debout au beau milieu des ruines, décida de bouger un peu. Il se déplaça avec l'aisance d'un chat, et sauta sur un bout de ruine un peu plus haut que les autres, puis sur un autre, pour finalement se rapprocher un peu d'Akuma, toujours en équilibre sur son bout de toit. Il décida, pour s'amuser, de travailler son équilibre et de ne tenir que sur une jambe...jeu stupide mais suffisant pour s'exercer un tant soit peu.

Il fixa à nouveau la princesse, un léger et mystérieux sourire sur le visage, qui ne s'était pas effacé depuis sa réplique. Ses cheveux courts étaient toujours en bataille, et un vent doux faisait voler quelques mèches.

"Mais dis-moi, pourquoi as-tu commencé à tuer, si ce n'est pas trop indiscret ?"

Le rictus dessiné sur ses lèvres disparut doucement, son visage reprenant le ton de la neutralité. La question ne l'avait pas vexé, ni blessé, mais l'avait à nouveau fait réfléchir. Rassembler les morceaux de son passé...c'était déjà quand, la première fois qu'il avait tué? Et surtout, pourquoi? Il laissa ses yeux errer au loin, ouvrant tous ses sens à la nature. Il sentit le souffle du vent sur son visage, la fragilité de la pierre sous son pied, l'infime odeur de tabac qui avait imprégné sa chemise, et entendit les discussions de gamins sûrement entrain de glander dehors.

La question était compliqué. Il se souvenait que tout petit, Naoki l'avait enlevé à sa famille parce qu'il l'avait surprit lors d'un meurtre. C'était l'assassiner ou bien l'emmener, et son maître avait préféré la seconde solution...acte de bonté? Venant d'un tueur, l'adolescent en doutait.
Mais la réponse n'était pas dans le coeur du défunt, il chassa donc ses pensées distrayantes et, au final, peu importante, pour en revenir au sujet. Il avait tué...parce qu'il était jeune et que Naoki avait réussit à le conditionner, et sûrement parce que, au bout du compte, il se s'rait lui-même fait flinguer s'il n'avait pas réussit.

" C'est une très bonne question. J'ai commencé à tuer tout petit, à 6ans je crois. C'est un autre tueur à gage, mon maître, qui me l'a enseigné...enfin il a commencé à me l'enseigner à 6ans, mais j'n'ai pas tué tout de suite, je crois que j'ai assassiné ma première victime à 7 ou 8ans... "

Il marqua une pause, comme à son habitude. En fait, ce qu'il venait de dire était complètement hors-sujet, ça ne répondait pas à la princesse...mais c'était peut-être nécessaire pour comprendre le pourquoi du comment. S'il ne précisait pas qu'il avait commencé gosse avec un maître, elle n'allait pas forcément comprendre ses raisons. Mais lui raconter toute sa vie serait long, alors il avait sélectionné le plus important à dire pour qu'elle saisisse ses propos.

" Fin' bref. Tout ça pour dire que je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai commencé à tuer. Mon maître voulait faire de moi son successeur, et c'est pour ça qu'il m'a formé. Tant qu'à moi...ben je pense que j'ai tué simplement parce qu'il m'a bien formaté...à 6ans, on est tellement manipulable...et puis aussi parce que si je n'avais pas tué, Naoki m'aurait sûrement tué moi. "

Tant qu'à pourquoi il continuait, c'était une autre histoire. Tout comme ce qu'il avait ressentit la première fois qu'il avait ôté une vie...il frissonna. Et refoula le souvenir qui avait tenter de revenir le hanter. Même 11ans après, il en gardait encore un goût amer. Il sortit une cigarette, à nouveau. Bah, juste la 3è de la journée. Ce n'était pas énorme. Tout en l'allumant, il s'adressa à nouveau à la princesse.

" Non, ce n'était pas indiscret. Mais pourquoi cette question? "

La cigarette allumé, il regarda le ciel, rangea son briquet dans sa poche tout en prenant de l'autre main la clope qu'il tenait entre ses lèvres. Il recracha la première bouffé de fumée de sa dernière dose de tabac pour la journée...pas plus de 3 par jour, après ça revenait trop cher, et il n'avait pas que ça à faire que de griller sa thune en paquet de clope. Il regarda à nouveau son interlocutrice, et inclina légèrement la cigarette dans sa direction.

" Je vous en aurais bien proposé une, mais j'ai cru comprendre que vous étiez non fumeuse...pardonnez-moi d'ailleurs de vous polluer avec mes actions de pauvre fumeur "

[HJ : j'espère que ce post là t'inspirera alors ;-) ]